Comment vivre en poète

Eric Poindron, Le Castor astral, février 2019, 138 pages, 15€

Ce livre est un objet indéfini. Un objet de poésie. Un livre qui donne envie de lire ; et d’écrire. Un livre-valise, que l’on a envie de garder à son chevet toujours, pour le dérouler un peu chaque jour. Un mot par-ci, une phrase par-là. Trouver le temps. Prendre un moment, une fois par hasard ou plus probablement tous les jours, ouvrir une page en se laissant porter par l’inspiration, en mâcher tous les mots, les passer d’un côté à l’autre de sa bouche, les laisser flotter. Prendre un crayon, les recopier, puis se laisser faire, un mot en appelle un autre, et une phrase, et un rêve. Lire la suite « Comment vivre en poète »

Proust, prix Goncourt (une émeute littéraire)

Thierry Laget, éd. Gallimard, mars 2019, 262 pages, 19,50€

10 décembre 1919 : contre toute attente, alors que le monde littéraire bruissait de la victoire facile de Dorgelès pour son « Les Croix de bois », Marcel Proust remporte le prix Goncourt pour « A l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Ce livre, en forme de récit chronologique, raconte l’histoire de ce prix, attribué cette année-là à un auteur qui s’était vu refuser par les éditeurs son « Du coté de chez Swann », puis qui s’était auto-édité, et qui restera finalement comme un des plus grands écrivains français du XXe siècle (à mon sens LE plus grand, sans avoir à préciser le siècle…). Lire la suite « Proust, prix Goncourt (une émeute littéraire) »

Les invisibles

Lucia Puenzo, éd Stock, avril 2019, 224 p., 19,50€

Les invisibles, ce sont ces trois enfants des rues de Buenos Aires, deux adolescents Ismael et La Enana et le petit Ajo, six ans. Ils y vivent seuls, livrés à eux-même dans le quartier du Once. Leur « travail » ? Profiter de leur petite taille et de leur agilité pour s’introduire dans de riches demeures et chaparder, en toute petite quantité (pour ne pas se faire remarquer), ce qui en vaut la peine. C’est Guida, qui travaille dans une entreprise de gardiennage, qui les a recrutés. Il leur donne les informations nécessaires, et le matériel qui leur permet d’endormir les chiens ou les gens afin d’agir plus facilement. Mais un jour on leur propose un marché, qu’il leur est difficile de refuser : traverser le fleuve et partir l’été de l’autre côté de la frontière, en Uruguay. Sans tellement plus de précision. Après une hésitation, le flair leur indiquant un danger certain, ils acceptent, l’envie de voir la mer étant plus forte que l’appréhension. C’est cet épisode que nous raconte l’auteure, Lucía Puenzo. Lire la suite « Les invisibles »

Cent ans de solitude

Gabriel Garcia Marquez, coll. Folio, 480 pages, 8,20 € (1re édition 1967, Buenos Aires, Editorial Sudamericana)

Comment oser écrire un seul mot sur un chef-d’œuvre, connu et reconnu de tous, le plus célèbre peut-être de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature ? Je vais me lancer quand même… Loin de moi l’idée de faire la plus petite analyse littéraire, ou tentative d’explication (je n’ai rien lu d’autre que le livre lui-même !), mais juste peut-être, quelques lignes pour donner envie à ceux qui connaissent de le reprendre, ou à ceux qui n’ont pas encore osé de se lancer (les vacances de printemps arrivent, l’époque est idéale, avec du temps, c’est mieux…). Lire la suite « Cent ans de solitude »

Comment j’ai rencontré les poissons

Ota Pavel, éditions DO, 226 pages, 20€

Comment résister à l’appel d’un livre dont la préface indique qu’il s’agit, aux dires de nombreuses personnes, du « bouquin le plus antidépressif du monde » ? Bien qu’un peu sceptique quand je me suis rendu compte que les récits tournaient essentiellement autour de la pratique de la pêche, je n’ai pas résisté trop longtemps… Et bien m’en a pris. Ce livre est réjouissant ! Lire la suite « Comment j’ai rencontré les poissons »