Titiou Lecoq, L’Iconoclaste, sept. 2021, 326 p., 20,90€
Voici par excellence le livre dont on se dit : mais comment et pourquoi n’a-t-il pas été écrit avant ? En un peu plus de 300 pages, Titiou Lecoq brosse l’histoire de l’humanité, ou plus précisément l’histoire des femmes. Ce qu’elles ont fait de remarquable, tout aussi bien ou mieux que les hommes, qui elles étaient, pourquoi l’histoire ne les a pas – ou peu – retenues (jusqu’à maintenant !). Et comment rompre la chaîne. Un livre « à lire absolument » comme le dit si bien Michelle Perrot dans sa préface.
Chapitre 1 la Préhistoire, chapitre 17 notre époque, et entre les deux s’égrènent le Moyen Age, la Renaissance, le XIXe siècle, le XXe… Tout au long de ses chapitres on voit se dessiner le mouvement de balancier qui, d’une égalité réelle (en tous cas rien ne prouve le contraire…) à une semi-égalité aujourd’hui (« semi » pour aller vite et signifier que si les choses vont mieux ici, au niveau mondial rien n’est gagné, loin s’en faut), fait émerger des droits pour les femmes avant de les enfouir profondément.
Il y aurait mille exemples à donner, mais au hasard, et parce que leur cause nous est tout particulièrement sensible, on citera dans le chapitre consacré aux autrices celui de Catherine Bernard, première femme à avoir été jouée à la Comédie française, plagiée par Voltaire qui l’a totalement plongée dans les limbes du silence pour se défendre.
Rien de nouveau me direz-vous, sauf que Titiou Lecoq a l’art de la synthèse et de la précision réunies. Elle sait mieux que personne s’approprier les travaux des chercheuses et chercheurs pour nous en rendre la substantifique moelle, dans une langue simple, drôle souvent. Apprendre en s’amusant, rien de mieux !
Au passage, nous prend l’envie subite de creuser, fouiller, aller chercher qui étaient vraiment toutes ses femmes, inconnues souvent (j’avoue mon ignorance…) qui, de petit pas en petit pas, et même si le recul suivait souvent l’enjambée, ont conquis nos droits (qu’on n’aurait jamais dû avoir à conquérir évidemment, c’est un autre débat !). Même chose pour les nombreuses chercheuses ou chercheurs cités.e.s.
Et voilà un livre qui réussit ce que Titiou Lecoq livre comme objectif dans sa conclusion : pour gagner l’égalité, il faut que cessent les longues périodes d’oubli. C’est la fonction de « l’histoire » et de son enseignement. Alors allez-y ! Plongez dans ce merveilleux livre, offrez-le, partagez-le, prolongez-le avec d’autres lectures, d’autres découvertes.
Alors ce livre il est pour qui ? Pour tout le monde absolument !! À lire par les jeunes dès 15 ans, femmes hommes, jeunes, moins jeunes. Tout le monde sans distinction…
Marie-Eve
Nota bene : Titiou Lecoq sera à la librairie Paroles le samedi 16 octobre à 19h pour nous présenter son livre, en compagnie d’Aurore Evain, qu’elle cite dans son ouvrage, qui a travaillé sur les autrices oubliées. Que du bonheur à venir !
Bonjour ! La librairie Paroles est-elle à St Mandé ? Merci pour votre réponse. Thet
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Oui tout à fait ! 74 avenue du Général de Gaulle
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Je crois que cette auteure sera présente mercredi soir à La Grande Librairie 🙂
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Oui tout à fait ! Et on la reçoit 3 jours plus tard à la (petite) libraire de St Mandé 😊)
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