Toucher la terre ferme

Julia Kerninon, L’Iconoclaste, janv. 2022, 116 p., 15€

J’avais adoré « Liv Maria », et « Ma dévotion« , et je me suis délectée à l’idée de ce nouveau livre. Beaucoup d’attente donc sur « Toucher la terre ferme »…

Et alors il est comment le dernier Julia Kerninon ? Il est sublime tout simplement. Il est aussi court qu’il est intense, il parle de l’amour, de la maternité, du fait d’être soi, du temps qui passe, de la permanence, de l’écriture, de la lecture. De la vie quoi.

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Notre solitude

Yannick Haenel, Les échappés, nov. 2021, 190 pages, 18,50€

Il est tard. Froide nuit noire. Je ferme la dernière page de ce livre avec l’envie pourtant, irrépressible, de partager son caractère unique. Il est essentiel de lire « Notre solitude » de Yannick Haenel, pour continuer à tisser ce lien entre le monde des morts et celui des vivants, continuer à porter nos solitudes unies. Continuer à malaxer cette phrase que l’auteur met en exergue du récit, issue du Livre de Job : « Dites-moi où habite la lumière, et quel est le lieu des ténèbres ».

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Les pianos perdus de Sibérie

Sophy Roberts, Calmann-Lévy, janvier 2021, 412 pages, 21,90€

A travers ce récit de dix-sept chapitres qui balayent une multitude de règnes, de personnages, de légendes, de Catherine II de Russie à Vladimir Poutine, Sophy Roberts nous raconte de façon romanesque et passionnée sa quête du piano parfait, parmi tous ceux dont la trace s’est égarée dans les méandres de l’histoire. Un voyage féérique dans le temps et l’espace, bien loin de l’image que porte habituellement la Sibérie.

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La familia grande

Camille Kouchner, Seuil, janvier 2021, 208 p., 18€

Dans ce récit écrit dans le secret, et on comprend pourquoi en le lisant, Camille Kouchner raconte l’indicible, le viol dont a été victime son frère jumeau, par son beau-père. Beau-père connu, médiatique, séducteur et aimé, à l’aura puissante, tous qualificatifs qui expliquent le soutien, conscient ou inconscient de la « familia grande ».

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Rebellez-vous !

Marie Laguerre, avec Laurène Daycard, L’Iconoclaste, février 2020, 150 p., 15€

C’est là un livre indispensable, une lecture à mettre entre toutes les mains, des femmes, des filles, des hommes, des garçons. Le récit d’un acte de rébellion, le manifeste qui s’en est suivi, puis la façon dont nous toutes et nous tous (oui, les hommes aussi sont concernés), pouvons agir.

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La leçon de ténèbres

Léonor de Récondo, éditions Stock, coll. Une nuit au musée, janv. 2020, 150 p., 18€

Proposer à un auteur de passer une nuit dans un musée et publier le texte qui en est issu, voilà le propos de cette magnifique collection initiée avec le livre de Kamel Daoud, « Le peintre dévorant la femme », dont nous avons déjà parlé ici. Dans ce livre-ci, Léonor de Récondo se plonge dans le Musée de El Greco à Tolède, et bien lui en a pris, car le texte qu’elle nous livre  est une splendeur. Ceux qui aimaient déjà El Greco n’auront qu’une envie c’est de le retrouver, les autres de le découvrir (à défaut de pouvoir se rendre à Tolède, on peut se dépêcher d’aller voir l’exposition qui lui est consacrée au Grand Palais à Paris, à voir jusqu’au 10 février).

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Le Consentement

Vanessa Springora, Grasset, janv. 2020, 210 p., 18€

« Le consentement » est un livre salutaire sur la prédation sexuelle et l’emprise que peut exercer un homme, homme connu et recouvert d’une aura littéraire, sur une adolescente. Dans la lignée des nombreuses langues qui se délient en ce moment, ou des récits ou romans qui veulent nous aider à comprendre (je pense bien sûr aux « Choses humaines » de Karine Tuil, ou, chroniqué sur ce blog, à  « L’Empreinte » de Alexandria Marzano-Lesnevich), ce livre est important et va contribuer, on le voit déjà, à poursuivre la dénonciation d’un comportement anormal et déviant.

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Honoré et moi

Titiou Lecoq, éditions l’Iconoclaste, 295 p., 18€

Fan de Balzac, fan du « Balzac » de Zweig, j’ai appréhendé ce livre avec curiosité. Pari réussi, je me suis laissée happer dès les premières pages, et ne l’ai plus quitté ! Le sous-titre « Parce qu’il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère » donne le ton de l’ouvrage, renforcé encore par l’avant-propos, et le post scriptum final. Bien plus qu’une biographie, c’est une leçon de vie. Lire la suite « Honoré et moi »

Le Tour de l’oie

Erri de Luca, Gallimard, coll. du Monde entier, mars 2019, 159 p. 16€

En forme d’avertissement, la préface fournit un mode d’emploi de ce livre qui emporte les réflexions de l’auteur sur lui-même et sur le monde : il doit se lire de la même façon que le cerveau relie les points lumineux entre deux battement de paupières, reconstituant un monde caché et subtil.

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Les mots

Jean-Paul Sartre, Folio, 224 pages, 7,40€

Dans Les mots, Sartre se tourne vers son enfance et se remet dans la peau du jeune garçon qu’il était, celui qui découvre à l’âge de cinq ans le monde des livres, et qui, seul, apprend à lire. Puis ce même garçon, déboussolé par le sens de la vie, qui quelques années plus tard comprend que sa vocation est d’écrire. Lire la suite « Les mots »

Comment j’ai rencontré les poissons

Ota Pavel, éditions DO, 226 pages, 20€

Comment résister à l’appel d’un livre dont la préface indique qu’il s’agit, aux dires de nombreuses personnes, du « bouquin le plus antidépressif du monde » ? Bien qu’un peu sceptique quand je me suis rendu compte que les récits tournaient essentiellement autour de la pratique de la pêche, je n’ai pas résisté trop longtemps… Et bien m’en a pris. Ce livre est réjouissant ! Lire la suite « Comment j’ai rencontré les poissons »